Art et Décès de Sophie Hénaff : 7/10

Que de choses ont changé au commissariat des Innocents depuis 18 mois.

D’abord Capestan est en congé parental, elle n’a d’yeux que pour Joséphine, sa fille et compte les jours avant la libération de son mari. Alors lorsque Buron, son ancien mentor, le directeur régional de la police judiciaire, lui demande de reprendre du service et ce malgré ses tentatives d’intimidation, c’est un non catégorique.

Rosière est en disponibilité depuis quelques temps pour se consacrer à ses romans et a laissé libre cours à sa plume dans un scénario qui reprend quelques aventures qu’elle a vécu avec ses collègues (même si elle ne leur en a pas parlé). Voilà qu’elle découvre que le réalisateur de son film, Michel Aramédian prend des libertés avec les dialogues et veut même être crédité comme scénariste. Pour elle s’en est trop et elle le menace de mort ouvertement devant tout le plateau.

Malheureusement pour elle, il est découvert poignardé l’après-midi même dans le bureau du producteur, Tom Dicate. Le cinéaste est retrouvé couché sur le dos le divan de la loge, la tête dans les coussins. Bien sûr pour la Crim et son divisionnaire Fomenko qui interviennent sur place, elle est la première suspecte vu qu’en plus de son mobile apparent, la romancière n’a aucun alibi. Elle déjeunait et réécrivait son script seule avec Pilote, son chien, qui ne compte pas vu qu’il ne peut pas témoigner.

Rosière sait que c’est mal partit mais grâce à son charme, elle convainc Fomenko de saisir la brigade des Innocents. Ce n’est pas réglementaire mais officiellement, elle ne fait plus partie du groupe donc ne pourra pas interférer et c’est sa seule chance de s’en sortir, il lui doit bien ça après leur idylle. Buron accorde cette faveur même s’il n’est pas dupe, après tout cette équipe a de bons résultats, à une seule condition, Capestan ne sera pas réintégrée pour l’affaire, elle a voulu finir son congé parental, elle le finira à la date convenue.

Malgré cela comment dire non à son amie, la commissaire se joint bien sûr à ses collègues, de façon officieuse, et tout ce petit monde est bien content de se retrouver.

Première étape, lister les suspects. L’accès au studio de tournage étant réglementé et particulièrement surveillé, on relève 9 suspects potentiels, Rosière compris. C’est un parfait Cluedo qui commencent pour nos enquêteurs. Capestan et sa troupe vont devoir la jouer fine et tenter de ne pas trop se faire influencer par Rosière. Pour commencer, et si la victime n’était pas celui qu’on croit ? Et si le meurtrier avait tué la mauvaise personne ?

Ce roman est le 3ème après Poulets Grillés et Restons groupés, que j’avais déjà beaucoup apprécier. J’ai été ravie de retrouver nos héros dès les premières pages. J’adore cette façon qu’à l’autrice de mélanger la société, la mort, le suspens, le polar et l’humour. La plupart des personnages sont caricaturaux mais tellement humains, attachants et drôles. Cet opus parle aussi de la charge mentale des mères célibataires. Comme dans les autres tomes, l’écriture est engagée pour défendre les « faibles » et les opprimés.

On explore cette fois-ci le cinéma et ses faux-semblants. Cela laisse la place à des scènes savoureuses. La mort par exemple est très bien mise en scène et l’équipe part dans toutes les directions pour bien sûr mieux perdre le lecteur. Cependant, j’ai découvert le coupable quelques chapitres avant la fin et même si le mobile était bien trouvé, j’avoue ne pas avoir compris toutes les subtilités. Malgré tout c’est une histoire qui se lit très facilement avec des chapitres courts et une écriture fluide, ce qui permet de ne pas s’ennuyer.

Je recommande ce livre à tous ceux qui aiment être tenus en haleine tout en riant grâce à des scènes bien construites et qui veulent s’endormir sans cauchemars.


Une réflexion sur “Art et Décès de Sophie Hénaff : 7/10

  1. d’accord avec vous le melange humour et intrigue est réussi et les personnages même caricaturaux sont très attachant quand je l ai lu je ne me rappelle plus si j avais trouvé le coupable avant et donc les mobiles mais cela semble correspondre à un souvenir de petite déception entre les fausses pistes et le résultat final ……pour finir effectivement la charge mentale de Capestan est abordé de maniere originale

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