Drôles de Lectrices

Les Bennet sont une famille bourgeoise du Hertfordshire, au nord de Londres. Il vivent paisiblement à Longbourn, près de Meryton. Il y a le père, la mère et 5 filles : Jane l’ainée et effacée, Elisabeth, la préférée du père, Mary, la studieuse qui passe son temps dans les livres, Catherine dite Kitty et enfin Lydia, les plus jeunes et insouciantes. Mrs Bennet s’affaire à trouver les meilleurs partis pour ses filles. Pour cela, elles sont toutes introduites dans la société et sont souvent invitées dans les bals de la région où elles côtoient les militaires de la garnison de la ville.

Tout commence avec l’arrivée et l’installation de M. Bingley à Netherfield, propriété presque voisine des Bennet. Sous l’insistance de sa femme, M. Bennet se présente en premier chez ce charmant et aimable jeune homme bien né pour ne rien gâcher à l’affaire. Très vite M. Bingley organise un bal chez lui, l’occasion parfaite pour les soeurs Bennet d’être présentées à lui par leur père comme c’est de coutume. Sont aussi présents, son meilleur ami, M. Darcy, un homme très riche mais très réservé, les soeurs de M. Bingley et le mari de l’ainée, M. Hurst. M. Bingley fait l’honneur à Jane de danser deux fois avec elle, ce qui montre déjà une certaine préférence.

Les premières impressions de cette rencontre sont donc que M. Bingley serait un excellent fiancé et qu’il affiche une attirance (réciproque) pour la plus grande des Miss Bennet. Par contre, M. Darcy n’a pas laissé une bonne opinion, il n’a presque parlé à personne à part ses amis et connaissances et n’a invité à danser aucune demoiselle. Il est donc convenu que ce jeune homme est pétri d’orgueil mais que sa condition et sa naissance lui accorde ce défaut.

Jane décide de rendre visite aux soeurs Bingley pour se rapprocher d’elle mais tombe malade, elle ne peut rentrer chez elle dans cet état, il est donc décidé qu’elle passera sa convalescence à Netherfield. Très proche de sa soeur et s’inquiétant pour elle, Elisabeth la rejoint. Ces quelques jours sur place leur permettent d’avoir une idée plus précises des caractères de leurs hôtes, confirmant leurs premiers sentiments à leurs égards et de commencer à nouer des relations.

Les bals se poursuivent et l’affection entre Jane et M. Bingley est désormais pratiquement établie, Mrs Bennet se prend à rêver d’une belle cérémonie pour sa fille et attend avec impatience que le jeune homme vienne faire sa demande. A la place, du jour au lendemain, il retourne pour affaires à Londres et la rumeur court qu’il va rendre Netherfield puisqu’il n’aura plus l’occasion d’y séjourner. Jane est désemparée et pense même s’être trompée sur leurs sentiments respectifs. Elisabeth est très triste de la voir ainsi et en veut beaucoup à M. Bingley. Elle n’aime pas non plus son ami, M. Darcy, qui se montre si froid et si hautain, qu’il en désagréable. Elle n’est donc pas fâchée de ne plus avoir à le croiser quand celui-ci suit son ami à Londres. Elle préfère la compagnie de M. Wickham, un élégant officier, avenant, avec de bonnes manières, bref tout à fait délicieux et tout le contraire de M. Darcy.

Cependant, par hasard, la route d’Elisabeth et Darcy va se croiser de nouveau et encore, des liens vont se créer, les avis vont évoluer, des sentiments contradictoires vont naître.

L’orgueil et les préjugés de nos différents personnages vont-ils leur faire perdre toutes chances de bonheur ? Vont-ils enfin découvrir le vrai visage de chacun sous les apparences ? Il en faudra des déceptions et des déconvenues pour y parvenir mais n’est ce pas cela le sel de la vie ?

On ne présente plus Jane Austen, reine de la littérature anglaise du 19ème siècle. Et pourtant, il m’aura fallu atteindre 35 ans pour la découvrir enfin. J’avoue la romance n’est pas mon style de prédilection mais ce blog est bien l’occasion de m’ouvrir à des nouveautés. Tous ses romans ont été des succès, certains adaptés au cinéma (ok je l’avoue, j’avais vu le film avec Keira Knightley et Matthew Macfadyen). Orgueils et Préjugés a été écrit en 1813.

C’était donc ma première lecture de romance anglaise et j’ai été agréablement surprise. Le développement des personnages est plus complet que dans le film, cela les rends plus intéressants, ils sont très vites attachants, plus complexes qu’il n’y parait et bien sûr le happy end nous ravit. J’aurais même aimé une suite pour savoir comment se passe la vie de couple d’Elisabeth et Darcy.

J’avais peur que le langage employé soit en frein pour ma compréhension de l’intrigue et que je n’arrive pas à être transportée dans l’histoire mais au contraire, je trouve même que cela rajoute un côté romanesque aux sentiments de nos héros.

Ce qui m’a frappé, c’est l’intemporalité des thèmes. Les bals sont leurs versions de nos soirées entre amis ou pour les anciens des boîtes de nuits, où les rencontres se font. Les jeunes filles se pâment devant les beaux garçons qui jouent de leurs charmes et tous sont gênés par les réactions de leur famille. Les apparences sont primordiales, tout comme aujourd’hui avec les réseaux sociaux mais à d’autres niveaux. Ici le rang de chacun est ce qu’il y a de plus important, il dicte les liens que vous pouvez tisser puisqu’il ne faut pas se « mélanger » et se « vautrer » dans un mauvais mariage. Cela nous amène à ce qui ancre cette histoire dans son époque, la place des femmes dans la société. C’est à travers leur union que leur réputation se joue, soit elle garde leur statut avec un homme de même niveau social qu’elle, soit elle l’améliore grâce à un époux d’une meilleure condition, soit elle perd tout espoir de bonne situation avec un homme sans argent. Et cela est renforcé par le fait qu’elles ne connaissent pratiquement pas leur conjoint puisqu’ils ne se fréquentent que quelques semaines avant leurs noces. D’ailleurs, on voit bien dans le roman que cela engendre des quiproquos et des déceptions, comme entre Jane et Bingley, Elisabeth et Darcy, Elisabeth et Wickham,…

Je ne vous en dis pas trop pour vous laisser découvrir cette jolie histoire qui met d’abord nos nerfs à dure épreuve pour finalement nous réjouir des heureux dénouements pour chacun ou presque.