Drôles de Lectrices

Après la lecture de La Belle Sauvage qui m’avait bien emballée et replongée dans cet univers que j’aime tant, j’ai enchaîné avec le tome 2 de la Trilogie de la Poussière de Philip Pullman : La Communauté des Esprits.

Alors que l’action de La Belle Sauvage prend place quand Lyra est bébé (donc avant la trilogie A la Croisée des Mondes), ce tome 2 fait quant à lui un bond dans le futur pour retrouver Lyra qui a maintenant 20 ans. Cette suite tient-elle ses promesses ?

Voici le résumé en quatrième de couverture du livre :

Lyra a vingt ans. Déterminée et tourmentée, elle étudie à Sainte-Sophia quand son chemin croise celui d’un éminent professeur nommé Malcolm. Au cœur d’un monde hostile, ils s’engagent malgré eux dans un périlleux voyage : le mystère de la Poussière les mènera bien au-delà d’Oxford et des frontières de l’Europe, jusqu’à un désert hanté d’Asie centrale.

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Sans trop en dire sur l’intrigue ni dévoiler les principaux rebondissements, mon avis sur ce second tome est nettement plus mitigé que sur le premier.

Ce ressenti tient tout d’abord dans le fait que j’ai eu du mal à reconnaître la Lyra et les traits de son caractère qui ont fait la force de son personnage dans la trilogie A la Croisée des Mondes. Alors qu’à l’adolescence, Lyra était impétueuse, téméraire, insolente, elle est aujourd’hui plus réfléchie, certes, mais aussi pleine d’interrogations, en proie aux doutes, isolée, et en souffrance à cause de sa relation avec Pantalaimon, son daemon, devenue conflictuelle voire explosive.

Au centre de ce tome, on retrouve un grand questionnement philosophique dont Philip Pullman est spécialiste. Ici le débat qui fait rage entre Lyra et Pan oppose raison et imagination. Alors que Lyra se passionne pour des auteurs (que j’ai trouvés détestables !) prônant la rationalité absolue, Pan lui reproche d’avoir perdu son imagination. Hasard ou coïncidence, Lyra éprouve désormais de grandes difficultés à déchiffrer l’aléthiomètre, elle qui y arrivait avec une facilité déconcertante quand elle était plus jeune. J’avoue que dans les passages illustrant ce débat, le personnage de Lyra et ses arguments m’ont plutôt agacée qu’autre chose.

Malgré cela, j’ai aimé retrouver certains des personnages des précédents tomes : Malcolm et Alice, Farder Coram, Ma Costa, Hannah Relf, bien qu’ils soient peu développés (à part peut-être Malcolm) et découvrir toute une galerie de nouveaux personnages, certains inquiétants (Oliver Bonneville, fils de Gérard Bonneville et Marcel Delamare, dont on découvre le lien avec Lyra au cours du livre), certains originaux, sympathiques ou encore touchants, que Lyra rencontre au fur et à mesure de son périple vers l’Est.  

J’ai néanmoins ressenti à plusieurs reprises quelques longueurs dans le récit, et plusieurs passages violents (TW : attentats, agression sexuelle, suicide) auxquels je ne m’attendais pas m’ont un peu choquée. Ils confirment néanmoins que ce roman s’inscrit dans son époque, dans son actualité, et que l’auteur, qui s’adresse à un public désormais adulte, émet au travers de son œuvre une critique de la société et de ses dérives (islamisme radical, religions, oppression des minorités, violences, immigration, pauvreté…). Si vous recherchez une lecture légère, fantastique, pour vraiment vous changer les idées, cela ne sera peut-être pas la lecture idéale.

Ce tome 2 est surtout un tome « de transition », qui a mis en place toute l’intrigue et posé toutes les questions qui ne trouveront leurs réponses que dans le tome final. En définitive, un sentiment de rester sur sa faim à la fin du livre, l’envie de connaître la suite mais aussi la frustration car on ne sait pour l’instant toujours pas quand ce dernier tome sortira… A suivre !!

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